
L’équilibre isostatique dans le plan sagittal est un élément fondamental de la correction par mouvements couplés. Cet équilibre harmonieux est déterminé par l’incidence lombo-pelvienne.

Les premiers travaux dans le plan sagittal ont été publiés il y a plus de 40 ans et intégrés à la méthode lyonnaise de traitement des déviations vertébrales.

Nous procéderons de bas en haut. Tout d'abord, il faut déterminer le centre des têtes fémorales. Si la superposition n'est pas parfaite, nous choisirons une moyenne entre les deux centres. Le deuxième point est le milieu du plateau supérieur de S1. L'incidence pelvienne est l'angle formé par la perpendiculaire au plateau sacré en son centre et la ligne joignant le centre des têtes fémorales. Elle est ici de 48°.

Cet angle est invariable quelle que soit la position du bassin dans le plan sagittal. En antéversion, la pente sacrée et la lordose s’accentuent

En rétroversion, pente sacrée et lordose diminuent, mais l’incidence lombo-pelvienne reste identique

Le porte-à-faux correspond à la distance entre la ligne verticale abaissée du centre de la plaque sacrée au centre des têtes fémorales. Ici, le porte-à-faux est nul, ce qui correspond à une antéversion du bassin.

La pente sacrée est calculée par rapport à l'horizontale. Ici 45°. L'inclinaison de la pente sacrée gère la répartition de la charge entre le corps vertébral en avant et l'arc postérieur en arrière. La meilleure répartition est obtenue à 37°.

L'incidence pelvienne est égale à la somme de l'inclinaison pelvienne et de la pente sacrée (PI=PT+SS). La bascule du bassin est donc ici de 3°, ce qui confirme l'antéversion du bassin. Compte tenu de l'incidence pelvienne, la bascule pelvienne devrait être de 10°. Il y a donc une anomalie de la statique dans le plan sagittal.

La lordose est actuellement mesurée en incluant le disque L5-S1. Il s'agit donc de l'angle formé par la tangente au plateau sacré et la tangente au plan supérieur de la vertèbre transitoire la plus inclinée sur l'horizontale à la jonction thoraco-lombaire. L'angle mesuré pour ce patient est de 60°.

De même, la cyphose est mesurée à partir des vertèbres de transition. Il s'agit de l'angle formé par le plateau inférieur de la vertèbre de transition et la tangente au plateau supérieur de T1. L'angle est ici de 45°, ce qui correspond à la moyenne générale.

L’étude des corrélations entre les différents paramètres lombo-pelviens a été réalisée en France avec réalisation du sagittalomètre.

Voici le plus utile pour les ortho-prothésistes

Une ligne verticale suffit pour obtenir les différents paramètres en fonction de l’incidence.

Exemple pour une incidence lombo_pelvienne basse

Exemple pour une incidence lombo-pelvienne nmoyenne

Exemple d’antéversion avec rétraction du psoas. Une légère flexion de hanche sera nécessaire lors du premier moulage pour une version pelvienne physiologique

En équilibre isostatique, la mobilité est maximale au niveau du disque intervertébral et des articulations postérieures. En hyperflexion, le disque est comprimé avec diminution des surfaces en contact au niveau des articulaires postérieures

En dos plat, le noyau du disque est projeté en avant et les articulations postérieures comprimées.

Lors du 2° moulage, la lordose doit être maintenue en position physiologique. Rappelons que le pronostic de la scoliose à l’âge adulte dépend du plan sagittal et une diminution de la lordose favorisera la rétroversion pelvienne.

Dans le 2° moulage, le contrôle de la lordose est fondamental.
- il ne peut pas y avoir de cyphose thoracique sans lordose sous jacente.
- L’évolution à l’âge adulte se fait toujours dans le sens d’une perte de la lordose.

L’hyperlordose favorise la spondylolyse.

La corrélation est moins significative pour la cyphose., mais du fait de l’orientation frontale des articulaires postérieures, la correction frontale dépend de la mobilité au niveau des articulaires postérieures.

Le moulage n° 3 est réalisé en cyphose thoracique. Le positionnement des mains est très précis avec le pouce de la main droite qui appuie sur l’extrémité supérieure du sternum et le pouce de la main gauche l’extrémité inférieure. Les deux mains contrôlent la translation latérale et on demande à l’enfant de soulever le bras gauche.

En conclusion, Les paramètres lombo-pelviens ne sont pas réservés à la chirurgie et doivent être intégrés dans la réalisation des corsets. Ils sont l’un des 2 éléments fondamentaux avec la correction dans le plan frontal de la correction 3D par mouvements couplés.